Fin 2023, la Dre Axelle GELINEAU soutenait sa thèse qu’elle a brillamment réussie. C’est son parcours que la Fondation de l’Avenir souhaite vous présenter. Elle a été soutenue via sa participation au projet de recherche RGS@HOME, en lien avec l’European Institute of Technology, sur la rééducation post Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
Associée à trois centres d’investigation situés en Suède, en Espagne et en France, la Fondation de l’Avenir a coordonné pour la France la mise en place de l’étude clinique et l’évaluation de l’acceptabilité de la solution développée. La Dre Axelle GELINEAU a joué un rôle pivot dans la mise en œuvre de l’étude clinique à Limoges.
Pour en savoir plus sur le projet RSG@HOME, vous pouvez consulter le replay de l’Atelier Fonds Avenir Santé Numérique n°5, sur notre site internet.
Pouvez-vous présenter votre parcours ?
Depuis 2012, ma formation d’ergothérapeute m’a permis d’exercer dans divers environnements tels que des centres de rééducation, des hôpitaux, des EHPAD, ainsi qu’en pratique libérale. J’ai pu développer une expertise approfondie dans l’accompagnement des adultes en situation de handicap et des personnes âgées, favorisant une meilleure qualité de vie et une plus grande autonomie au quotidien. Je suis également titulaire d’un master en Ingénierie et Ergonomie de l’Activité Physique, avec une spécialisation axée sur l’interface homme matériel. J’ai eu l’opportunité de participer à un projet de R&D en analysant à la fois les spécifications d’utilisation d’un nouvel outil de rééducation basé sur le jeu vidéo et en réalisant les évaluations auprès de patients ayant subi un AVC. Cette expérience a confirmé mon intérêt pour la recherche clinique.
Pourquoi avez-vous choisi de faire un doctorat ? Qu’est-ce qui vous a plu dans ce sujet de thèse ?
Ma décision de suivre un doctorat vient de ma volonté de centrer mes réflexions sur le patient afin de développer des solutions pratiques qui soient non seulement efficaces, mais aussi adaptées à chaque patient. Ce qui m’a particulièrement attirée dans le sujet de ma thèse était l’opportunité d’étudier l’expérience d’usage directement au domicile des patients.
Pourriez-vous nous présenter cette thématique ? Comment se déroulent les travaux ?
Le sujet est lié à l’utilisation des technologies de santé numérique pour la rééducation en autonomie et à domicile des personnes victimes d’un AVC. L’axe prioritaire du projet a été l’analyse du système RGS@HOME : système de rééducation moteur par des jeux vidéo permettant aux rééducateurs d’accéder à distance aux données, renforçant ainsi le lien entre eux et les patients. Les travaux dans ma thèse ont été scindés en trois études afin de concilier des données objectives mais aussi la perception au plus près des patients, des aidants et des professionnels. La principale étude de ma thèse s’étendait sur une période de 30 mois et visait à évaluer l’efficacité, l’acceptabilité et l’engagement des patients après l’expérience d’usage à domicile de RGS@HOME sur une période de 3 mois.
En quoi le projet RSG@HOME répond aux besoins des cliniciens français ?
L’adoption d’un nouvel outil comme RGS@HOME semble prometteuse pour les cliniciens français interrogés, en tant que complément à la rééducation conventionnelle. La majorité l’a trouvé simple à utiliser. Toutefois, l’intégration du dispositif à domicile soulève des interrogations relatives à l’accessibilité et au soutien fourni. D’où l’importance cruciale de recueillir leurs impressions.
Quels ont été les apports des différentes disciplines dans ce projet ?
Ce projet a combiné expertise médicale, technique, paramédicale et en sciences humaines pour mieux comprendre les besoins des patients, les enjeux techniques, en mettant un accent particulier sur l’acceptabilité de la solution. La collaboration entre les différents non spécialistes a permis de poser les bases pour le développement futur d’une solution numérique qui vise à être non seulement adaptée techniquement, mais aussi bien acceptée par les patients sur le plan psychologique et social.
Quels enseignements tirez-vous de l’expérience d’un projet européen ?
J’ai tiré plusieurs enseignements clés, notamment l’importance cruciale d’une communication claire et d’une organisation rigoureuse pour avancer dans un projet de collaboration. L’utilisation de la visioconférence comme outil de médiation a été bénéfique afin de franchir les barrières géographiques, mais aussi de favoriser une interaction dynamique et en temps réel entre nous. De plus, bien que mon analyse soit concentrée sur les résultats obtenus en France, l’interaction avec des partenaires européens a néanmoins souligné l’importance de considérer les perspectives multiculturelles dans la recherche.
En quoi la Fondation de l’Avenir a t-elle soutenu votre parcours professionnel ?
La Fondation de l’Avenir m’a permis d’initier le projet en amont du contrat doctoral grâce à un soutien financier, ce qui a été bénéfique afin de pouvoir lancer les recherches. La Fondation de l’Avenir m’a également donné accès aux résultats d’études qui ont, par conséquent, enrichi mes recherches doctorales. De plus, j’ai eu l’opportunité de participer à différents formats de communication avec la Fondation, notamment lors du Fonds Avenir Santé Numérique en ligne et de la Conférence High Value Care à Paris.
Pour mémoire, la Dre Axelle GELINEAU avait été recrutée par la Fondation de l’Avenir pour l’écriture d’une revue de littérature pendant le montage de l’étude clinique avec l’équipe du Pr Stéphane MANDIGOUT (Laboratoire HAVAE, CHU de Limoges).
Retour en images sur le 13 ème Congrès de la Fondation de l’Avenir : les temps forts de la session sur les partenariats public-privé
Un des encadrants de thèse de la Dre GELINEAU, le Pr Stéphane MANDIGOUT, est intervenu au 13 ème Congrès de la Fondation de l’Avenir le 5 décembre dernier. Il s’est exprimé sur les enjeux des recherches de financement dans les laboratoires académiques, dans une session intitulée « Pourquoi et comment développer les partenariats public-privé dans la recherche en santé ? ». Cette session a également fait intervenir le Dr Jérémy MAGALON, co-fondateur et consultant technique de la start-up Remedex et Gaspard LEPINE, responsable service partenariat à l’INRAE.
Revivez en vidéo les temps forts de cette session !