La recherche au féminin

Publié le 08/03/2024

Lundi 4 mars, la liberté garantie d’une femme à obtenir une Interruption Volontaire de Grossesse est entrée dans la Constitution française. La recherche médicale réalise sans cesse des progrès depuis 50 ans et ces progrès concernent aussi la santé des femmes, par exemple sur la santé reproductive comme aussi les risques cardiovasculaires spécifiques. En 2024, il reste tout de même des préjugés dans les soins, dans les traitements, dans la conduite des projets de rechercheCette avancée dans le droit français est donc fondamentale pour que les progrès d’hier ne puissent plus connaître de recul et soient les piliers sur lesquels les acteurs de santé dans leur ensemble puissent continuer à mieux prévenir, réparer et guérir les personnes, dans leur santé mentale et physiologique.

En ce 8 mars, l’Echo de la Fondation de l’avenir ne citera pas cette année tels ou tels travaux, mais donne de l’écho à la cause de la recherche et plus particulièrement des chercheuses en général.

Liberté.

Audace.

Pugnacité.

Trois traits de caractère dont les soignants et les chercheurs ont besoin.

Ces trois qualités, sont encore plus vitales aux chercheuses qu’aux chercheurs car leur chemin reste semé d’embûches, encore en 2024.
Depuis 3 ans, dans nos mandats respectifs au directoire et au conseil de surveillance, et depuis plus longtemps encore au collège des mécènes de la Fondation de l’Avenir, nous observons et soutenons les jeunes chercheuses par les bourses, les prix et les financements de projets d’amorçage.

Avec le président du conseil scientifique, et l’ensemble des membres du bureau, nous avons cherché à assurer la parité dans cette instance.
Mais nous voyons à quel point il est encore difficile pour une femme d’achever l’ensemble du parcours de recherche, en candidatant puis en étant retenue comme PUPH, professeur des universités et praticien hospitalier. Il est exigeant de mener de front pratique clinique, enseignement, travaux de recherche et mandat dans une instance de fondation à titre bénévole, pendant 4 voire 8 ans. Et il est presque à chaque fois marquant de mesurer à quel point une remise de prix semble reçue et perçue avec un intérêt encore plus déterminant pour une chercheuse même déjà largement reconnue, que pour un chercheur, pourtant souvent aussi reconnaissant. En effet, aujourd’hui, « même si la féminisation des métiers est en marche », les chefs de service sont majoritairement des hommes, dans certaines spécialités encore plus que d’autres, comme l’illustre souvent l’Académie nationale de chirurgie, dont la vice-présidence est assumée en 2024 par la Pre Carole Mathelin, intervenue il y a 2 ans sur les femmes en chirurgie.

De haut en bas et de gauche à droite : Elise Lupon et Aurélie Buffeteau, lauréates des Prix des Chirurgiens de l’Avenir 2021 ; Hanna Hlawaty, Mélanie Paillard (à droite sur la photo), récompensées suite aux Journées de l’Avenir 2021 et 2022 respectivement ;  Anissa Nassihi et Sarah Schoffit, lauréates des Prix des Chirurgiens de l’Avenir 2023 ;  Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles, co-autrice d’une étude IVG en 2016 ; Marine Camus Duboc, à l’occasion d’une visite des donateurs à l’Hôpital Cochin en 2017 ; Jean-Jacques Lemaire, Jing Wang, Christelle Nguyen, Eric Allaire, Jérôme Guicheux, Nathalie Douard, membres du conseil scientifique de la Fondation de l’Avenir

En France, l’appel du président de l’Académie des sciences, le Pr Alain Fischer, a été renouvelé il y a quelques jours. La recherche a besoin du mécénat, a besoin de tous les financements et a besoin d’un système de santé accessible, universel, inclusif, et mieux soutenu lui aussi.
Cet écho est donc un remerciement pour l’action directe de vos structures et votre soutien à la Fondation de l’Avenir car nous avons toutes tous un rôle à jouer, pour encourager dans la durée nos chercheurs cliniciens et peut-être plus encore pour nos chercheuses cliniciennes. Pour que les travaux émergent, se poursuivent, même s’ils ne produisent pas des résultats tout de suite visibles et pour que toutes les bonnes volontés soient informées, formées, mentorées.

En ce jour de l’inauguration d’une exposition Simone Veil aux Archives Nationales, rappelons-nous que cette personnalité a siégé au comité de parrainage de la Fondation de l’Avenir, mis en place par Jean-Pierre Davant lors de sa création. Cette histoire, vous la retrouverez dans l’ouvrage sur les 35 ans de la Fondation avec Charlotte Siney ; elle sera publiée en septembre prochain.
Faisons honneur au matrimoine qu’elle nous a laissé car les obstacles existent encore, la solidarité et la vigilance essentielles.

Marion Lelouvier & Daniel Havis
Présidente du directoire, président du conseil de surveillance

Retour en images sur le 13ème Congrès de la Fondation de l’Avenir : les temps forts de la session sur l’accès aux données de santé Dre Emmanuelle Rial-Sebbag 13 ème Congrès de la Fondation de l'Avenir

La Dre Emmanuelle Rial-Sebbag, juriste et directrice de recherche à l’INSERM en droit de la santé, est intervenue lors du 13ème Congrès de la Fondation de l’Avenir le 5 décembre dernier. Elle s’est exprimée sur les enjeux éthiques et juridiques de l’accès aux données de santé, et l’importance de l’information préalable au patient. Cette session sur l’accès et le partage des données de santé a également fait intervenir la Dre Julie Baussand, directrice des projets innovants en santé de l’entreprise Medexprim et le Dr Joaquim Prud’homm, chef de clinique des universités et doctorant dans une unité INSERM de Rennes.
L’intervention de Emmanuelle Rial-Sebbag s’inscrit dans la continuité de notre rencontre au sujet de ses travaux de recherches portant sur l’amélioration des lois encadrant les nouvelles techniques de séquençage en oncogénétique. L’interview, diffusée au mois d’octobre dernier dans le cadre du Fonds Avenir MASFIP, a fait l’objet d’un complément d’entretien, disponible sur le site Oncogenetique.fr.

Revivez en vidéo les temps forts de cette session !