La 26ème édition de la Semaine du Cerveau a lieu du 11 au 17 mars : coordonnée en France par la Société des Neurosciences, elle a pour but de sensibiliser le grand public à l’importance de la recherche sur le cerveau, de partager les avancées obtenues dans les laboratoires, et de mettre en lumière les implications pour notre société.
La Fondation de l’Avenir a une volonté forte de soutenir les recherches en neurosciences et psychiatrie, pour améliorer la compréhension de l’architecture du cerveau, de son fonctionnement et de ses pathologies, toujours dans le but de bénéficier au plus grand nombre de patients.
Cette intention est visible dans les travaux soutenus via les différents dispositifs de la Fondation. Les neurosciences sont mises à l’honneur par un prix dédié lors des Prix des Chirurgiens de l’Avenir tous les ans : l’an dernier, il a récompensé la Dre Anissa NASSIHI pour son travail sur une délivrance innovante d’agents thérapeutiques via des gels injectables pour améliorer la prise en charge du glioblastome, le cancer cérébral le plus fréquent. Par ailleurs, le Fonds de soutien Avenir Matmut, créé en 2011, accompagne actuellement un projet ambitieux de cartographie du cerveau profond, le programme Ptolémée porté par le Pr Jean-Jacques LEMAIRE, neurochirurgien au CHU de Clermont-Ferrand.
Le soutien aux recherches sur le cerveau s’effectue également via l’appel à projets annuel de la Fondation : sur 37 projets soutenus en 2023, 4 sont en neurologie et 2 en psychiatrie.
Nous vous proposons de découvrir quelques exemples, qui illustrent la diversité des recherches sur le cerveau, allant des mécanismes biologiques à l’oncologie, en passant par l’immunologie et la psychiatrie.
Tumeurs au cerveau : un développement diffus et une prise en charge complexe
Les gliomes de bas grade sont des tumeurs cérébrales qui se développement lentement, mais en s’étendant dans plusieurs zones du cerveau. La prise en charge des patients repose sur le profil génétique de la tumeur, établi à partir d’un fragment prélevé de manière aléatoire. Cependant, il n’est pas établi que ce profil soit homogène dans l’ensemble de la tumeur : il est donc impératif de mieux comprendre les profils des zones de la tumeur, ainsi que leur mécanisme de formation. C’est l’objet du projet de la Dre Catherine GOZÉ, maîtresse de conférences et praticien hospitalier au CHU de Montpellier, spécialisée en oncologie. Son objectif est d’analyser et comparer l’ADN tumoral prélevé dans plusieurs zones du cerveau lors de la chirurgie, pour évaluer l’hétérogénéité génétique de la tumeur et comprendre les relations de ‘parenté’ entre les différents fragments. Cela permettra d’améliorer la prise en charge des patients : la nature de la tumeur sera mieux connue, pour exploiter ensuite les connaissances établies sur les liens entre localisation cérébrale, profil génétique et pronostic.
Une protéine aux rôles cruciaux dans les AVC
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est un enjeu majeur de santé public : il représente la 2ème cause de mortalité, et la 1ère cause de handicap acquis chez l’adulte. Pourtant, les traitements actuels restent relativement peu efficaces, et certains mécanismes de la maladie ont été peu étudiés. La Dre Marie-Christine BOUTON, directrice de recherche et responsable d’équipe au CHU Xavier Bichat à Paris, focalise ses efforts sur une protéine : la PN-1 (protéase nexine-1). Celle-ci est impliquée dans la formation des caillots (thrombus), et dans des processus hémorragiques. La Dre BOUTON et son équipe cherchent donc à caractériser son rôle dans les AVC ischémiques (dus à un caillot dans une artère cérébrale) et hémorragiques (dus à la rupture d’un vaisseau sanguin cérébral), grâce à des modèles de ces pathologies. La protéine pourrait représenter une cible thérapeutique avec des anticorps la neutralisant, une piste prometteuse pour les patients.
Quels liens entre inflammation et sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques est une maladie neurodégénérative très invalidante, avec un mauvais pronostic, dont les thérapies actuelles mitigent les symptômes mais ne répondent pas aux causes de la maladie. L’équipe du Dr Alavaro BAEZA GARCIA, spécialisé en immunologie au sein de l’équipe Lipides, Nutrition et Cancer à Dijon, a identifié un mécanisme de migration de cellules immunitaires dans le cerveau dans le paludisme cérébral. Son projet vise à déterminer si ce mécanisme est impliqué dans le développement de la sclérose en plaques : des thérapies inhibant ce mécanisme pourraient alors être proposées aux patients, améliorant ainsi leur pronostic.
Mieux détecter les signes de dépression chez les personnes âgées
Etudier le cerveau implique aussi de s’intéresser aux troubles mentaux comme la dépression. Le Dr Gabriel ROBERT, maître de conférences et praticien hospitalier au Centre Hospitalier Guillaume Régnier à Rennes, se focalise sur la détection de la dépression chez le sujet âgé. Son hypothèse est que l’apathie (perte de motivation), symptôme clé de la dépression chez les personnes âgées, pourrait constituer un biomarqueur du déclin cognitif dans la dépression dans cette population. Ses travaux reposent sur deux méthodes : l’actimétrie, une analyse des comportements moteurs dont on peut tirer des tracés, et l’imagerie cérébrale pour visualiser les anomalies cérébrales de l’apathie. Son objectif est d’identifier les associations entre ces données : cela permettrait d’établir l’actimétrie, une méthode fiable, reproductive et objective, comme moyen de détection de l’apathie des personnes âgées.
Appel à prix de la Fondation Solimut Mutuelle de France
Le prix de la Fondation Solimut Mutuelle de France est destiné à récompenser des actions originales visant à améliorer l’accès et la continuité des soins, et ce dans tous les champs de la santé.
Les candidatures peuvent être transmises jusqu’au 29 avril.
Pour plus de renseignements, vous pouvez consulter le site de la Fondation Solimut Mutuelle de France, qui vient de faire peau neuve !
Les informations figurent également sur le site de la Fondation de l’Avenir.