La Fondation de l’Avenir se mobilise pour lutter contre la maladie de Parkinson

Publié le 15/04/2024

Ce jeudi 11 avril marque la journée mondiale de la maladie de ParkinsonNous vous proposons de (re)découvrir l’engagement de la Fondation de l’Avenir pour accélérer la recherche dans ce domaine, pour améliorer la compréhension de la pathologie, son diagnostic, son traitement.

La Fondation de l’Avenir a une volonté forte de soutenir la recherche pour lutter contre les maladies neurodégénératives, notamment la maladie de ParkinsonCette démarche répond aux ressentis des Français : interrogés dans le cadre du Baromètre Recherche Médicale, dont nous venons de publier les derniers résultats51% d’entre eux estiment que les maladies du système nerveux et neurologiques font partie des trois thématiques sur lesquelles la recherche médicale doit travailler en priorité.

La maladie de Parkinson touche plus de 270 000 personnes en France, elle est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer, et elle représente la deuxième cause de handicap moteur chez l’adulte après les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

C’est une maladie neurodégénérative progressive, qui est caractérisée par l’accumulation d’amas de protéines toxiques pour les cellules nerveuses, et la destruction de certains neurones. Les neurones touchés en premier lieu sont les neurones à dopamine, un neurotransmetteur qui joue un rôle notamment dans le contrôle des mouvements volontaires, la cognition et la motivation. L’évolution de la maladie est lente et progressive : lorsque les symptômes apparaissent, 50 à 70 % des neurones à dopamine sont détruits, et le cerveau ne parvient plus à compenser cette perte. Parmi les symptômes, on retrouve des mouvements lents, involontaires, des tremblements, une rigidité des membres, ainsi que des troubles non moteurs (troubles cognitifs, de la santé mentale, du sommeil, douleur, etc.). Ces troubles réduisent considérablement l’autonomie et la qualité de vie des patients.

Les causes et origines de la maladie sont encore inconnues, et des éléments de sa propagation et de son aggravation restent à élucider. De plus, les traitements actuels diminuent les symptômes, mais n’entravent pas l’évolution de la maladie : il est donc impératif de poursuivre les efforts de recherche.

  • La Dre Hélène CHEVAL (2021, Institut du Cerveau, Paris) travaille par exemple à simplifier sa détection. Elle étudie les neurones à dopamine du cerveau de patients et d’individus sains : la comparaison de ces résultats permettra d’identifier des biomarqueurs spécifiques de dégénérescence qui se produit dans le cas de la maladie de Parkinson. Cela permettrait une détection par une prise de sang, et de traiter le plus tôt possible cette maladie évolutive.
  • La Dre Valérie COCHEN DE COCK (2016, Clinique Beausoleil – établissement Aésio Santé, Montpellier) cherche à mieux identifier les zones du cerveau à cibler pour les traitements. Elle étudie les mouvements des patients durant une phase du sommeil qui est agitée chez eux, et durant laquelle, de manière surprenante, leurs mouvements se font de manière fluide et sans tremblements. Elle demande aux patients de reproduire le jour les gestes exécutés la nuit, et elle les compare à l’activité cérébrale.
  • Le Pr Alim-Louis BENABID (2015, Plateforme Clinatec – CEA/Leti, Grenoble), inventeur de la stimulation cérébrale profonde, une technique chirurgicale qui permet d’apporter une réponse à des malades devenus intolérants aux médicaments, a mis au point un implant délivrant une illumination proche infrarouge dans le cerveau. Cette lumière améliore les performances motrices et préserve les neurones à dopamine. L’implant pourrait être utilisé chez des patients pour un effet neuroprotecteur, permettant d’éviter ou de ralentir la dégénérescence des neurones.
  • Cette technique d’illumination infrarouge est également utilisée dans un projet mené par la Dre Jenny MOLET (2019, Plateforme Clinatec – CEA/Leti, Grenoble), alliant compréhension de la maladie et évaluation d’un traitement. Elle a construit le premier modèle qui mime une progression des symptômes moteurs, dans lequel elle a évalué le potentiel protecteur d’un traitement par lumière proche infrarouge. Les résultats obtenus avec le modèle devront être confirmés par un essai clinique, pour proposer à terme cet outil thérapeutique au plus grand nombre dès un stade précoce de la maladie.
  • Le Pr Jean REGIS (2016, Hôpital de la Timone, Marseille) a cherché à comprendre les raisons de la résistance de 20% des patients à un soin courant pour traiter ceux souffrant de tremblement sévère invalidant et résistant au médicament, la radiochirurgie Gamma-Knife. En étudiant les données de patients ayant bénéficié de cette radiochirurgie, son projet a visé à identifier les groupes à risque pour contre-indiquer la radio chirurgie, ou la modifier dans ses paramètres techniques, pour personnaliser la prise en charge.

La Fondation de l’Avenir tient à soutenir ces projets de recherche aux différentes étapes de la prise en charge du patient, du diagnostic jusqu’à l’amélioration des traitements. Elle porte également une attention particulière au maintien des relations avec les chercheurs soutenus : une visite du centre Clinatec de Grenoble est notamment prévue en mai.