Évaluation de la plus-value de l’utilisation du robot chirurgical
Publié le 18/03/2019
La Mutualité Française accompagne depuis quelques années le déploiement de robots chirurgicaux Da Vinci® dans ses établissements hospitaliers. Dans le cadre de son partenariat, elle a demandé à la Fondation de l’Avenir, d’organiser une évaluation indépendante de l’utilisation du robot. Celle-ci portera sur la prostatectomie radicale et sera réalisée par le service de santé publique du CHU de Nîmes.
Les premiers robots chirurgicaux étaient de simples robots industriels adaptés aux gestes et à l’environnement chirurgical. Aujourd’hui dotés de grandes capacités de mouvement et de préhension, ils offrent une aisance et une précision non atteinte par la main humaine. C’est ainsi qu’en mai 1998, le robot chirurgical Da Vinci a exécuté le premier pontage coronarien en Allemagne. Près de 20 ans après, il est la référence mondiale. Rappelons qu’en France, c’est l’Institut Mutualiste Montsouris qui a été pionnier dans l’utilisation du Robot Da Vinci.
Da Vinci® est un robot médical dirigé par un chirurgien pour réaliser des opérations mini-invasives. Il est composé de deux parties : une console (poste de commande du chirurgien) et un chariot équipé de quatre bras robotisés interactifs, d’un système de vision haute performance et d’instruments chirurgicaux.
Aujourd’hui plus de 80 robots Da Vinci sont installés en France et 3 000 dans le reste du monde. Plusieurs établissements hospitaliers du réseau mutualiste en sont équipés parmi lesquels : en premier à l’Institut Mutualiste Montsouris (Paris), puis à suivre la Clinique Bénigne Joly (Talant), la Clinique Mutualiste Chirurgicale (Saint-Etienne), la Clinique BeauSoleil (Montpellier) et la Clinique Arnaud Duben (Pessac).
Dans la continuité des travaux réalisés par la Haute Autorité de Santé en 2016, la Fédération Nationale de la Mutualité Française a demandé à la Fondation de l’Avenir de coordonner une action d’évaluation des robots : une étude à la fois médico-économique et organisationnelle, avec un focus sur l’acte « prostatectomie totale robot-assistée (PTAR) ».
Les travaux ont été confiés au docteur Thierry Chevallier, chef du service Santé publique et Information Médicale (BESPIM) du CHU de Nîmes, pour son expérience acquise dans l’évaluation des robots chirurgicaux.
L’étude sera menée auprès des cinq établissements mutualistes précédemment cités et se basera sur une analyse comparative entre la technique d’intervention par robot et celle par coelioscopie (laparoscopie).
Quatre objectifs sont visés : (1) estimer le coût de l’acte chirurgical , (2) comparer le coût et le tarif des deux techniques, (3) mesurer les avantages et les inconvénients de la chirurgie par robot assisté en tenant comptes des impacts en terme d’organisation et (4) sonder la population sur sa connaissance et son intérêt pour la chirurgie robotique.
Plus qu’une (r)évolution chirurgicale et organisationnelle, la robotique est aussi une (r)évolution pour les patients qui accèdent à une chirurgie.
Le robot n’est pour l’instant que le prolongement de la main du chirurgien. S’il apporte de la précision, du confort, il ne remplace nullement l’expertise du médecin. La technologie présente cependant un intérêt évident lorsque l’accès à l’organe est difficile ou proche d’une zone fragile à préserver. Couplé à de l’imagerie de haute précision, le robot permet de réaliser des interventions très précoces qui limitent son caractère invasif.
Cette étude devrait apporter des informations nouvelles quant aux organisations dans les blocs opératoires et l’aide au choix des techniques d’intervention. Sachant que la robotique est un mouvement de fond et que les solutions techniques vont être de plus en plus diversifiées, avec, comme nous le voyons déjà à la Fondation de l’Avenir, la robotique manu-portée en attendant la mini robotique et déjà en perspective les nano-robots.