Les progrès de la recherche sur les maladies cardiovasculaires sont indéniables : selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), les taux de mortalité ont diminué dans presque tous les pays de l’organisation, avec une baisse moyenne de 42 % depuis l’an 2000. Cependant, le vieillissement de la population, l’augmentation des situations de comorbidité, notamment d’obésité et de diabète, inquiètent les autorités qui craignent que ces efforts marquent le pas.
L’un des grands axes de la recherche actuelle est la compréhension du mécanisme de l’athérosclérose. Elle est une des causes principales de l’infarctus du myocarde (120 000 cas en France) et d’accidents vasculaires cérébraux – AVC – 150 000 victimes en France chaque année. Tueuse silencieuse, elle ne prévient que rarement avant l’accident.
L’athérosclérose est une maladie qui consiste en la formation sur la paroi interne des artères de plaques formées de lipides, de cholestérol, de calcium, de cellules inflammatoires et vasculaires et de tissu fibreux. À mesure que ces plaques s’accumulent aux parois des vaisseaux, ces derniers rétrécissent et s’endurcissent, réduisant et empêchant le flux sanguin.
Les recherches poursuivent plusieurs objectifs. Le premier a été de freiner le développement de l’athérosclérose en baissant le taux de cholestérol par un régime alimentaire adapté et des traitements médicamenteux. Un second a été de dépister et de diagnostiquer précocement la formation des plaques, de repérer celles qui risquent de se rompre, ou au contraire celles qui sont stabilisées, car l’évolution de l’athérosclérose est très variable d’un individu à l’autre. L’imagerie par IRM et scanner est une technique de choix, non invasive. Les chercheurs souhaitent aussi trouver des biomarqueurs révélant des plaques en formation.
Les travaux de l’équipe du professeur Hafid Ait-Oufella (hôpital Saint-Antoine, Paris) se focalisent sur le rôle joué par les réponses immunitaires dans la formation de la plaque.
Des études précliniques ont ouvert une piste : les chercheurs ont montré que les macrophages étaient porteurs d’une protéine, CARD9, contrôlant leur transformation en cellules spumeuses riches en lipides. Une déficience en CARD9 apparaît associée à une accélération de la maladie vasculaire. CARD9 pourrait donc avoir un rôle protecteur contre l’athérosclérose.
L’objet des études actuelles est de vérifier si ces résultats préliminaires sont valides chez l’homme. Un travail réalisé en collaboration avec le Paris-Centre de recherche Cardiovasculaire (Inserm-université Paris-Descartes) de l’Hôpital Européen Georges Pompidou et l’Institut Imagine (Necker, Paris).
Retrouvez l’article dans sa totalité et d’autres actualités dans le dernier numéro de Fonder l’Avenir.