Le 8 décembre a été entièrement consacré aux partenaires de la Fondation de l’Avenir, aux acteurs de santé et de recherche médicale appliquée. Revenons sur les temps forts du Congrès, organisé tous les deux ans et, pour cette 12ème édition face au contexte sanitaire, sans public, en direct sur notre site internet à partir de l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris.
Les différents objectifs d’une Recherche Médicale pour et avec le patient ont été traités par des représentants de points de vue et disciplines variés, autour d’exemples et sous l’œil de Céline LEFÈVE, grand témoin de l’événement, comme directrice de l’Institut la Personne en médecine.
La matinée a évolué en cinq temps avec, pour commencer, des pitchs dynamiques, émouvants et prometteurs sur trois projets :
Dans un deuxième temps, a été abordée la relation entre le chirurgien et le patient, à travers un dialogue entre deux chirurgiens de l’Institut Mutualiste Montsouris, le professeur Brice GAYET, chef de service chirurgie viscérale/oncologie, et fondateur de Moon Surgical, et le professeur Guy VALLANCIEN, membre de l’Académie Nationale de Médecine et de l’Académie Nationale de Chirurgie, ancien chef de département d’urologie.
Ils ont défendu l’évolution de la formation des médecins incluant la diversité des liens, digitaux, numériques, robotiques ou directement et plus simplement humains, avec le patient. Du temps et de l’espace à rendre à son parcours de vie, au-delà de son problème de santé et/ou de sa maladie.
La troisième séquence est revenue sur l’émergence durable des Living Lab avec le professeur Anne-Sophie RIGAUD, chef de pôle gériatrie, Hôpital Broca AP-HP, Paris. La Recherche Médicale y associe concrètement et quotidiennement l’usager bénéficiaire dans ses travaux. Au Broca Living Lab, l’innovation pour la santé et l’autonomie des personnes âgées repose par exemple sur l’interaction avec des robots comme la peluche Paro qui réagit à la voix et aux caresses.
Le MedTechLab, porté par Aésio, a également été mis en lumière pour son travail interdisciplinaire entre chercheurs, ingénieurs, professionnels de santé hospitaliers, mutualistes, libéraux, usagers et patients, entreprises ou encore start up. Un espace reproduisant l’appartement d’une personne en situation de fragilité, a par exemple été installé au cœur de l’Ecole des Mines de Saint-Etienne, intégrant un lit intelligent et un ensemble de capteurs de mouvements. Pour passer de la réflexion à la mise en pratique et la diffuser plus vite.
Ensuite, une question a été discutée par cinq acteurs d’univers différents qui se sont avérés convergeant : oui, le patient est le premier acteur de sa santé mais, pour ce faire, il doit se sentir informé voire formé, protégé, outillé et aussi responsabilisé. Il est au cœur d’une équipe.
Le professeur Sabine SARNACKI et le docteur Célia CRETOLLE, entre autres spécialistes en chirurgie viscérale pédiatrique, à l’Hôpital Necker Enfants Malades, Paris, ont expliqué l’origine et les apports de l’application mobile gratuite Poop&Pee destinée aux patients souffrant d’incontinences chroniques. Grâce à la saisie directe par le patient ou son entourage familial des données (toilettes et fuites, alimentation et boissons) sur smartphone, via une interface web sécurisée, le suivi par le médecin est plus régulier et efficace.
Gérard RAYMOND, président de France Assos Santé, a confirmé ce rôle et l’importance du patient expert dans le système de santé.
En complément, Benjamin DERBEZ, chercheur associé en sociologie, maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (CRESPPA-CSU), a décrit les interdépendances individuelles et organisationnelles autour du patient, quand Maître Julie VASSEUR, avocat associé, ELSI Avocats, Life Sciences et Healthcare, a plaidé pour la normalisation du statut de patient expert et insisté sur la protection des droits du patient, quel que soit son âge, et de son entourage.
En clôture, Céline LEFÈVE, maîtresse de conférence en philosophie et grand témoin de l’événement, a résumé des principes directeurs et des points aveugles de la relation de soin : de la prise de rdv à la récupération ou réadaptation, en passant par la consultation, les paramètres techniques et humains du bloc opératoire, et le cas échéant le suivi dans sa chronicité et les flux associés.
En alliant les différentes disciplines s’intéressant à l’individu, peuvent être mieux identifiés le besoin du patient, la réponse à ce besoin, la réceptivité, l’observance et le potentiel de qualité de vie à long terme. En somme, l’évaluation globale du ‘care’.
Cette matinée n’aurait pu être réalisée sans les deux partenaires historiques du Congrès, la Matmut et l’Académie Nationale de Chirurgie, et également l’Institut Mutualiste Montsouris, YouBLive, le studio OFI AM ainsi que les collaborateurs de la Fondation. Merci !