Cette 2ème édition de notre Baromètre permet d’observer une sensibilité grandissante des répondants aux thématiques de l’écologie, et de l’approche intégrée de santé « One Health » (une Seule Santé). Celle-ci comprend que l’ensemble des êtres vivants et des écosystèmes sont interconnectés entre eux, impliquant que la santé des premiers dépend de celle des deuxièmes – et inversement. De manière générale, les répondants expriment une volonté de développement de la Recherche concernant la prise en compte de l’écosystème.
Par exemple, les Français déclarent que le réchauffement climatique, la pollution et les atteintes à la biodiversité font partie des sujets les plus préoccupants pour eux au quotidien (35% des citations). Ce sujet est d’autant plus important pour les médecins, les pharmaciens hospitaliers et les sages-femmes, qui désignent le réchauffement climatique, la pollution et les atteintes à la biodiversité comme leur 2ème préoccupation principale (entre 49% et 51% des citations).
La Fondation de l’Avenir est sensible à l’approche globale et universelle de la santé du vivant (humaine, environnementale et animale). Depuis février 2022, la Fondation a rejoint une coalition d’universités et fondations européennes souhaitant participer concrètement à une pleine intégration de ces préoccupations dans les systèmes de santé. Le séminaire « Convergence on Global Health » a affirmé la nécessité de maintenir les efforts de soutien à la recherche appliquée, en médecine et, plus généralement, en science autour de projets sensibles aux thématiques environnementales et animales.
Cet intérêt pour les thématiques environnementales est par ailleurs nourri par la reconnaissance de la prévention en santé. Pour les médecins, la prévention devient ainsi cette année le domaine prioritaire de recherche. Les professionnels de santé et les Français semblent désormais placer sur un plan d’équivalence le traitement et la prévention, qui conduit à s’intéresser davantage à la source d’exposition à une maladie ou une infection, ou bien à la diminution des probabilités de survenue d’un risque. Le Baromètre observe une priorisation en perte de vitesse des recherches sur les traitements des maladies pour les Français (58%, en baisse de 7 points par rapport à 2020). Ce constat est plus prononcé chez les médecins, dont près de la moitié estiment devoir prioriser la recherche sur la prévention en santé (à 49%, en hausse de 9 points) plutôt que les traitements des maladies (44%).
Au travers de ses 35 ans d’expérience, la Fondation de l’Avenir a accompagné un grand nombre de projets variés dans le domaine de la prévention, qui peuvent bénéficier au plus grand nombre. Le docteur Nicolas POSTEL-VINAY, à l’Hôpital européen Georges Pompidou à Paris, a bénéficié à deux reprises (2016-2018, 2018-2020) du soutien de la Fondation et a ainsi pu développer un outil numérique, afin d’aider les patients à mesurer eux même leur pression artérielle au domicile. Il a ensuite perfectionné cette démarche innovante avec une application pour les femmes enceintes, chez qui l’existence d’une hypertension artérielle est dangereuse tant pour l’enfant que pour la mère. La Fondation promeut la recherche sur ces questions également en consortium européen, par exemple celui de Retina Read Risk. Soutenu par Eit Health, Institut Européen d’Innovation et de Technologies en Santé, il travaille depuis un an à la conception d’une solution de dépistage d’une maladie oculaire due au diabète, la rétinopathie diabétique.
Les acteurs de santé souhaitent majoritairement que le patient soit inclus dans la recherche médicale, et ce, à tous les niveaux. Ce constat est d’autant plus marqué parmi les infirmiers et les sages-femmes qui affirment que le patient doit participer à la construction de projet de Recherche Médicale avec les équipes soignantes à 92% et 82%. Ces professionnels sont également les plus favorables à la concertation du patient dans les processus décisionnels des axes prioritaires de la Recherche Médicale (75% pour les infirmiers et 73% pour les sages-femmes). Pour ⅔ des Français environ (72%), les orientations de la recherche médicale doivent par ailleurs être décidées en concertation avec les citoyens. Les répondants du Baromètre expriment des valeurs d’universalité dans le partage des résultats de la recherche médicale. Ainsi, Français et médecins affirment à 95% que les résultats de la Recherche Médicale doivent pouvoir bénéficier à tous. Ce constat s’inscrit dans un mouvement de science ouverte, qui constitue une opportunité pour renforcer la conduite des travaux de recherche dans une démarche rigoureuse et honnête, qui participe de l’éthique et de l’intégrité scientifique.
Ce paysage de l’opinion des Français et des acteurs de santé permet à la Fondation de l’Avenir de réaffirmer avec force les missions qu’elle développe depuis sa création. Avec pour vocation le soutien et la promotion de la recherche et l’innovation en santé, elle est à l’interface entre le chercheur et le patient. Après une sélection de grande qualité et un suivi des projets très rigoureux, garantis par le conseil scientifique, la Fondation de l’Avenir valorise les chercheurs qu’elle soutient, en leur offrant l’opportunité de communiquer sur leurs découvertes, sur leurs recherches, auprès du plus grand nombre, dans un souci de réconcilier le temps de la recherche au temps des débats citoyens. A ce titre, la Fondation de l’Avenir organise tous les deux ans son congrès scientifique, un événement majeur d’actualisation des connaissances et de la réflexion dans le domaine de la santé. Il réunit des chercheurs d’horizons différents et leur donne la parole pour présenter les résultats de leurs travaux. Les temps forts du Congrès en 2021 portaient sur la Recherche Médicale pour et avec le patient, qui seront encore probablement au cœur du débat pour la 13ème édition du Congrès de la Fondation de l’Avenir le 5 décembre prochain.
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